dimanche 25 décembre 2011
"Le Père Noël existe, je l'ai rencontré"
samedi 8 octobre 2011
Dionysos, ou l’ivresse sacrée
dimanche 25 janvier 2009
Comment se développe un nuage brun mortel sur l'Asie
Durant l'hiver (L'hiver est une des quatre saisons des zones tempérées.), un énorme "nuage brun" de pollution (La pollution est définie comme ce qui rend un milieu malsain. La définition varie selon le contexte, selon le milieu...) stagne sur l'Asie du Sud (Sud est un nom :) et l'océan Indien (L’océan Indien s'étend sur une surface de 75 000 000 km². Il est limité au nord par l'Inde, le Pakistan...), et les chercheurs se demandent depuis longtemps de quoi est-il exactement fait: de la suie venant de la combustion (La combustion est une réaction chimique exothermique (c’est-à-dire accompagnée d’une production d'énergie...) de la biomasse ( En écologie, la biomasse est la quantité totale de matière (masse) de toutes les espèces vivantes présentes dans un...) ou de celle des énergies fossiles ?
Il est maintenant clair, indiquent des scientifiques, que la suie vient principalement de la biomasse, de matières organiques comme le bois et le fumier. Ce résultat signifie que le contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de vérification et de maîtrise.) de cette combustion, notamment celle à petite échelle qui sert au chauffage (Le chauffage est l'action de transmettre de l'énergie thermique à un objet, un matériau, un être vivant pour lui...) et à la cuisine dans les maisons, sera un élément important pour atténuer les conséquences climatiques et pour améliorer la qualité de l'air dans la région.
Örjan Gustafsson, de l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la production du savoir (recherche),...) de Stockholm, et ses collègues ont effectué des mesures de radiocarbone des particules de suie atmosphérique recueillies au sommet d'une montagne dans l'ouest de l'Inde et aussi sur une île (Une île est une étendue de terre entourée d'eau, que cette eau soit celle d'un cours d'eau, d'un lac ou d'une mer. Son...) des Maldives (La République des Maldives est un pays d'Asie du sud-ouest constitué de 1 196 îles, dont 203 habitées, situées à...) pour découvrir que la combustion de la biomasse contribue pour facilement deux tiers à la suie du nuage brun.
Cette découverte permet d'orienter les actions à venir pour tenter de réduire l'apparition de ce nuage brun et montre qu'il ne faudra pas limiter les efforts à la circulation (La circulation routière (anglicisme: trafic routier) est le déplacement de véhicules automobiles sur une route.) automobile (Une automobile, ou voiture, est un véhicule terrestre se propulsant lui-même à l'aide d'un moteur. Ce véhicule est...) et aux centrales thermiques à charbon. Les auteurs recommandent plutôt de s'attaquer à la pauvreté et de diffuser les technologies vertes appropriées à l'Inde pour limiter les émissions de suie faites par l'utilisation de biomasse à petite échelle. La suie du nuage brun est cancérigène et elle est, par les maladies respiratoires et cardiovasculaires qu'elle provoque, directement responsable du décès de beaucoup de gens en Chine et en Inde. Cependant, les particules de suie du nuage brun ne résidant dans l'atmosphère (Le mot atmosphère peut avoir plusieurs significations :) que quelques jours (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la période entre deux...) ou semaines après leur émission, on peut espérer une réponse rapide du climat lorsque ce problème sera réglé.
Illustration: Wikipedia
mercredi 21 janvier 2009
Le Président Obama engage les Etats-Unis à changer de modèle énergétique
Dans son discours d'investiture prononcé le 20 janvier, Barack Obama a souligné l’importance de développer les énergies nouvelles sur le territoire américain, plutôt que de continuer à exercer une mainmise sur les ressources naturelles du reste de la planète : Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines.
Sans le dire explicitement, il a établi un lien entre la crise, la guerre et l’addiction pétrolière des Etats-Unis : Nul n'ignore que nous sommes au beau milieu d'une crise. (…) chaque jour apporte de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l'énergie renforce nos adversaires et menace notre planète.
Une nouvelle ère s’annonce, qui s’illustrera par le retour des Etats-Unis sur la scène des négociations climatiques : Avec de vieux amis et d'anciens ennemis, nous allons travailler inlassablement pour réduire la menace nucléaire et faire reculer le spectre du réchauffement de la planète. Car le temps du déni est révolu : nous redonnerons à la science la place qu'elle mérite , a déclaré le président, qui vient de nommer Stephen Chu, prix Nobel de chimie, à la tête du département de l’énergie.
L’isolationnisme environnemental des Etats-Unis n’est plus de mise : A ces pays qui comme le nôtre bénéficient d'une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre d'être indifférents aux souffrances à l'extérieur de nos frontières, ni consommer les ressources planétaires sans nous soucier des conséquences. En effet, le monde a changé et nous devons évoluer avec lui.
L’Amérique de Barack Obama sait qu’elle a une dette écologique vis-à-vis du reste de la planète. Une politique énergétique moins prédatrice sera un facteur supplémentaire de paix dans le monde.
lundi 24 novembre 2008
Chine, l'empire pollueur
Par Marc Mangin, journaliste et photographe.
Il suit l’actualité économique asiatique depuis plus de vingt ans et l’actualité économique chinoise depuis une quinzaine d’années. Ses voyages fréquents et réguliers dans l’empire du Milieu en font un observateur averti. "Chine, l’empire pollueur", publié aux éditions Arthaud est son septième ouvrage.
La Chine est le plus gros pollueur de la planète en termes d’émissions de CO2. C’est une affaire entendue. Pour autant, ramené à la taille de sa population, ce n’est pas vrai. Un Chinois pollue deux fois moins qu’un Américain. Que faut-il en conclure ? Que le pire reste à venir ou que le pire peut encore être évité ?
Si procès doit être fait à la Chine, au moins qu’il soit équitable. La République populaire a fait ce qu’elle a pu, comme elle a pu, accumulant des erreurs aux conséquences dramatiques, tant pour sa population que pour son environnement. Mise au ban des nations à partir de 1949 en raison des risques de contamination aux idéaux communistes qu’elle faisait courir, la Chine a été livrée à elle-même, ne pouvant compter dans un premier temps que sur l’aide du grand frère soviétique. Au terme des trente années que dura le délire maoïste, elle ne pouvait plus que s’ouvrir au monde. Et comme le monde n’attendait que cela, les choses allèrent vite.
Entre les deux chocs pétroliers, la Chine s’est « éveillée », pour reprendre la métaphore d’Alain Peyrefitte, en offrant à l’industrie occidentale de re-localiser sur son territoire les activités à forte concentration de main-d’œuvre. Les autorités de Pékin y voyaient un bon moyen de reclasser les dizaines de millions d’ouvriers inemployés par le secteur d’Etat qui menaçaient de faire voler en éclat la paix sociale ; l’économie libérale y trouvait pour sa part l’occasion de faire chuter ses coûts de production et envoler les bénéfices de ses actionnaires. La mise à disposition de la main d’œuvre chinoise a largement contribué à cette transition d’une économie jusque-là tributaire de la consommation vers une économie tendue vers les profits et la spéculation.
La Chine, devenue « l’usine du monde », pollue donc aujourd’hui autant que les Etats-Unis. Elle n’en demeure toujours pas moins un pays en voie de développement dans lequel plus des deux tiers de la population vivent en milieu rural avec un revenu à peine suffisant pour assurer sa subsistance quotidienne.
La concentration en Chine des activités industrielles et le développement en lui-même du pays ont atteint aujourd’hui un seuil critique lourd de menaces pour l’avenir. Obsédée par la question alimentaire, la Chine a, depuis longtemps déjà, appauvri son sol : la déforestation, pour accroître les surfaces cultivables ; l’emploi massif d’engrais et de pesticides ont ravagé la couverture végétale, durablement contaminé les sols et les réserves aquifères, asséché une grande partie des réserves d’eau. Avant même l’afflux de capitaux étrangers, la Chine était un pays en voie de désertification. Les rafales de vent portent déjà les sables du désert de Gobi sur la capitale et même au-delà, la péninsule coréenne quand ce n’est pas l’archipel nippon.
L’industrialisation du pays, qui s’est accompagnée d’une urbanisation croissante et d’une indéniable amélioration des conditions de vie a, elle, un impact visible : la pollution atmosphérique. La Chine reste un pays pauvre pour qui l’emploi de sa main-d’œuvre pléthorique passe avant les questions d’environnement. En Chine, on préfère encore une cimenterie archaïque, mais qui emploie plusieurs centaines d’ouvriers, à une unité de production ultramoderne qui n’en emploierait que quelques dizaines. De la même manière, les revenus de l’immense majorité des Chinois ne leur permettraient pas d’acheter une énergie propre, très chère à produire. La Chine se contente donc, pour produire son électricité, de brûler du charbon, souvent de piètre qualité. Et l’on ne parlera pas du développement des transports individuels.
Le développement de la Chine de ces trente dernières années montre finalement les limites du modèle de développement qui se reproduit depuis la révolution industrielle en Europe, au XIXe siècle. Personne n’ose imaginer en effet ce qu’il adviendrait de la planète si la Chine se mettait à consommer dans les mêmes proportions que l’Occident ! Deux planètes ne suffiraient pas à lui fournir l’énergie nécessaire.
La Chine, en tous cas ses dirigeants, ne sous-estiment pas les dangers qui les guettent et, à travers eux, guettent l’ensemble de la planète. La Chine a montré, à l’occasion des Jeux olympiques de Pékin, que la pollution la plus visible, n’était pas nécessairement éternelle. Tout n’est qu’une question de temps et la Chine a, face au temps, un rapport singulier qui fait défaut aux Occidentaux. Si ces derniers raisonnent davantage à court terme, profit immédiat oblige, les Chinois s’inscrivent dans une durée qui les dépasse. Les difficultés d’aujourd’hui sont acceptables si elles augurent le bien-être de demain. L’homme et la nature ne forment-ils pas un tout ?
Probablement consciente que « concentration » rime avec « extermination » comme les Européens devraient s’en souvenir, la Chine ne semble pas figée à l’intérieur de ses frontières. Elle ne l’a d’ailleurs jamais été, Tibétains et Ouïghours, pour ne rester que dans une période récente, peuvent en témoigner. « La Chine, comme disait l’autre, c’est là où les Chinois font des affaires ! »
Depuis quelques temps, mais surtout depuis son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce, la Chine s’internationalise à visage découvert. Elle prend des positions dans trois domaines stratégiques : l’énergie et les matières premières, l’agroalimentaire et la finance. Elle assure ainsi son indépendance énergétique, alimentaire et financière. On comprendra dès lors assez vite qu’en cette période où, dans ces trois domaines, le monde occidental vit sa plus grave crise de tous les temps, la Chine se trouve dans une position maîtresse. Ses réserves en devises, par exemple, lui permettraient si nécessaire de se payer l’intégralité de la récolte américaine de céréales à deux fois son cours ! C’est vers elle, entre autres, que la communauté financière se tourne aujourd’hui pour assurer sa survie après le krach de ces derniers mois.
On peut évidemment se contenter de ne voir que les erreurs de la Chine et leur résultat environnemental. En replaçant en revanche le bilan dans son contexte, historique, politique et culturel, et sans présager de ce que sera l’avenir, la Chine nous fait douter de la pertinence du modèle de développement occidental.
mardi 9 septembre 2008
EDVIGE is Watching you
Les associations et les centrales syndicales qui demandent la suppression du fichier de police Edvige prévoient une journée d'action le 16 octobre, jour de la Sainte-Edwige, et appellent leurs partisans à noyer le ministère de l'Intérieur sous les courriers.
Leurs représentants ont présenté mardi une parodie de cette fiche de police, qu'ils appellent à remplir et envoyer au ministère, avec la réponse à des questions telles que : "Avez-vous été au cours de votre existence en contact avec un autre être humain ?".
Le 16 octobre sera l'occasion de "faire sa fête" à ce fichier, ont-ils dit lors d'une conférence de presse, promettant une série d'actions dont ils se refusent à dévoiler le détail.
Les protestataires disent avoir réuni plus de 130.000 signatures sur leur site http://www.nonaedvige.ras.eu.org. La contestation enfle depuis la rentrée sur ce fichier de police créé par un décret paru au Journal officiel le 1er juillet.
Edvige recensera les personnes "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif" et celles qui "en raison de leur activité individuelle ou collective sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public", y compris les mineurs.
"Se mobiliser contre Edvige, c'est se mobiliser contre le contrôle de toute la population", a dit lors de la conférence de presse Agnès Nahon, secrétaire confédérale de la CGT.
Pour le président de la Ligue des droits de l'homme, Jean-Pierre Dubois, ce fichier marque "le basculement vers une société de surveillance".
Edvige, dit-il, recensera davantage de personnes que son prédécesseur, qui était au service des Renseignements généraux depuis 1991, car les critères d'âge (on peut recenser à partir de 13 ans) sont plus larges, ainsi que les conditions. La notion de personne susceptible de porter atteinte à l'ordre public, jugée vague, est plus large qu'avant, ajoute-t-il.
Une douzaine d'organisations et de particuliers ont déposé un recours auprès du Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de la création de ce fichier. Ces recours seront examinés en décembre et la décision est attendue avant la fin de l'année.
Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser