mardi 9 septembre 2008

EDVIGE is Watching you

Les opposants à Edvige recourent à l'humour pour le combattre

Les associations et les centrales syndicales qui demandent la suppression du fichier de police Edvige prévoient une journée d'action le 16 octobre, jour de la Sainte-Edwige, et appellent leurs partisans à noyer le ministère de l'Intérieur sous les courriers.

Leurs représentants ont présenté mardi une parodie de cette fiche de police, qu'ils appellent à remplir et envoyer au ministère, avec la réponse à des questions telles que : "Avez-vous été au cours de votre existence en contact avec un autre être humain ?".

Le 16 octobre sera l'occasion de "faire sa fête" à ce fichier, ont-ils dit lors d'une conférence de presse, promettant une série d'actions dont ils se refusent à dévoiler le détail.

Les protestataires disent avoir réuni plus de 130.000 signatures sur leur site http://www.nonaedvige.ras.eu.org. La contestation enfle depuis la rentrée sur ce fichier de police créé par un décret paru au Journal officiel le 1er juillet.

Edvige recensera les personnes "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif" et celles qui "en raison de leur activité individuelle ou collective sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public", y compris les mineurs.

"Se mobiliser contre Edvige, c'est se mobiliser contre le contrôle de toute la population", a dit lors de la conférence de presse Agnès Nahon, secrétaire confédérale de la CGT.

Pour le président de la Ligue des droits de l'homme, Jean-Pierre Dubois, ce fichier marque "le basculement vers une société de surveillance".

Edvige, dit-il, recensera davantage de personnes que son prédécesseur, qui était au service des Renseignements généraux depuis 1991, car les critères d'âge (on peut recenser à partir de 13 ans) sont plus larges, ainsi que les conditions. La notion de personne susceptible de porter atteinte à l'ordre public, jugée vague, est plus large qu'avant, ajoute-t-il.

Une douzaine d'organisations et de particuliers ont déposé un recours auprès du Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de la création de ce fichier. Ces recours seront examinés en décembre et la décision est attendue avant la fin de l'année.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser


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